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Un groupe engagé

Pour un autre regard sur la vieillesse

Temps de lecture : 1 minute 50 secondes

C’est à la fois une certitude, une conviction et un objectif que nous partageons et défendons au sein du groupe Oui Care, la prise en compte de la vieillesse doit passer par l’écoute de l’expérience subjective du vieillissement. Considérer la vieillesse, non pas comme un état fixe qui serait, soit ultra positif (vieillissement réussi), soit ultra négatif (dépendance), mais comme un cheminement singulier, tel est le sens de nos actions.

Redoutée, décriée, dévaluée, la vieillesse ne fait pas rêver dans notre société.

C’est l’âge triste de la vie – l’âge des pertes et des deuils.

Pas de beauté, ni de renouveau ou de désir, mais le déclin de l’être qui s’affaiblit, se dégrade, voire régresse.

Difficile de l’imaginer, mais la dépréciation de la vieillesse n’est pas universelle. Dans certaines sociétés, la vieillesse représente même une évolution tout à fait positive, voire l’objectif ultime de la vie, l’apogée du développement humain.

Tout cela a de quoi surprendre dans une société comme la nôtre, où domine une vision déficitaire du vieillissement, considéré avant tout comme un fardeau, individuel et collectif.

Cet imaginaire social repose pour beaucoup sur une approche exclusivement biologique et médicale du vieillissement, caractérisé par le processus de sénescence, d’altération de l’organisme et de perte de capacités.

C’est le cycle de la vie, naître, grandir, vieillir et mourir !

C’est indéniable, le vieillissement, en tant que processus biologique, implique le déclin graduel des possibilités d’adaptation de l’individu à son environnement. Certes, mais n’oublions pas néanmoins que les individus ne sont pas passifs face à ce processus et développent des mécanismes de compensation pour faire face à l’évolution de leurs capacités.

Et puis vieillir, ce n’est pas que ça ! C’est aussi un phénomène social, avec ses codes, ses rites, ses normes et tout l’imaginaire qui l’entoure et qui est propre à la culture considérée.

On n’est pas vieux que de l’altération de ses capacités. On est vieux aussi, et peut-être avant tout, quand les autres, le groupe, la société nous désignent ainsi et que l’on se regarde avec ces yeux-là.

Le vieillissement physiologique ne définit pas en soi la vieillesse, puisque c’est un processus qui commence bien avant 60 ou 70 ans. Cela en fait partie, mais au même titre que les grands changements de statuts et de rôles qui marquent cette période de la vie (cartes de réduction senior, passage à la retraite, arrivée d’une aide à domicile, arrêt de la conduite automobile…).

La définition de la vieillesse est une construction sociale. Or, en ne la regardant que sous le prisme du déclin physiologique, on fait de la vieillesse un repoussoir dans lequel il ne fait pas bon s’identifier ou se sentir appartenir.

Dès lors, il apparaît essentiel de porter un autre regard sur la vieillesse – un regard qui ne soit pas seulement celui de la perte et de la dégradation physiologique – un regard qui cherche à voir la vieillesse avec les yeux de ceux qui la vivent.